vendredi 24 mars 2017

Centre de table


                                                                        Bonjour,
Le printemps est officiellement là depuis le 20 mars mais les températures plutôt fraîches du moment n'incitent pas à aller dehors !
Je me suis donc remise à la broderie, Suisse cette fois pour changer du Hardanger !

Un (tout petit) peu d'histoire !

 Aux 15ème et 16ème siècles, le prix du lin augmentant en Suisse, les brodeuses vont préférer de plus en plus le Grivat (tissu à carreaux) moins onéreux. Accompagnant leurs maîtresses en cures thermales, les brodeuses en profitent pour se fournir en tissus dans la ville de Vichy.
Elles brodèrent ainsi leurs tabliers en toile à carreaux.
 La broderie Suisse était née ! 
Plus tard la mode, s'est développée aux Etats Unis avec la production industrielle de tissus à carreaux en Virginie.
La version américaine de cette broderie est connue sous le nom de "Chicken scratch embroidery" (peut-être à cause du nom de leurs tissus à carreaux  appelés alors "pied-de-coq, pied-de-poule") ou encore de "Gingham embroidery". 
Les Suisses francophones eux l'appellent tout simplement "Broderie Suisse" !

Qu'est-ce que la broderie Suisse ? 

C'est une broderie toute simple (appartenant à la famille des points comptés) et de réalisation assez rapide qui s'exécute presque toujours sur de la toile de Vichy (en coton) pour donner l'impression d'une dentelle. 
Pour une réalisation parfaite, les carreaux doivent être exactement de même dimension (soit 3 mm, 5, 6  ou 10 mm de côté pour les plus grands).
 La plus facile à travailler est celle dont les carreaux font 5 mm de côté, donnant ainsi l'avantage de connaître rapidement les dimensions finales d'un ouvrage !
Pour broder, on utilise du coton perlé n°8 blanc ou de couleur si l'on veut coordonner les nombreux coloris de tissu Vichy.
On commence et on finit l'aiguillée (d'environ 60 à 70 cm de long) par un noeud de taille moyenne (afin qu'il ne traverse pas la toile) vu que l'on ne peut pas rentrer le fil de début et de fin sous l'ouvrage en raison de l'espacement des points.
On utilise généralement une aiguille à tapisserie à bout arrondi n°24 dont le chas est suffisamment large pour y passer le coton perlé.
Bien entendu, l'usage du tambour est indispensable car il permet d'assurer une tension régulière des fils et évite ainsi que la toile ne se resserre trop lors de la réalisation des sutures.

Quelque soit le coloris du tissu, la taille des carreaux, les points de broderie Suisse s'exécutent sur trois types de carreaux : les clairs, les foncés et les grisés (ceux de couleur intermédiaire). 
Il existe en gros deux types de points : les points de suture traditionnels et les points de suture floraux (il s'agit en fait de combinaisons de points de suture traditionnels auxquelles a été donné un nom de fleur ou de plante, comme ceux-ci : le point Crocus, Liseron, Pâquerette, Anémone, Pervenche, Dahlia, Violette, Pivoine, Eglantine, Lupin, Marguerite, Edelweiss ...)
Bien souvent, ils se réalisent en suture double, c'est à dire avec deux passages successifs de fil). 

Mon centre de table terminé : cela ne m'a pris que deux soirées pour le réaliser car il n'y a aucun point vraiment difficile.
 J'ai utilisé un torchon en Vichy aux carreaux de 1 cm x 1 cm. Pour un tel ouvrage, de si grands carreaux ne sont pas un problème !
J'ai brodé avec du coton perlé n°8, en vert dégradé.
Il ne me reste plus qu'à acheter du coton vert anis pour coudre ma nappe et l'insérer au milieu.
Le coeur central est fait de 2 points : le point de croix double (ou point du Diable) et le point de suture rond (voir modèle ci-dessous).





Le tour est bordé au point Liseron.




   

Deux fois la même réalisation mais sur des carreaux différents d'où un rendu complètement différent.

Bonne broderie !